Les 100km de CAP48 : le débrief

jeudi 18 octobre 2018

Ils sont partis vers 15h de Mozet et ont parcouru 100km pour atteindre, 30h plus tard, les portes de la Média Rives à Liège. Les 100km de CAP48 ont été remplis d’épreuves et d’émotions. Grâce aux 950 donateurs qui ont parrainé les marcheurs, 103.728€ ont été récolté au profit du projet CAP sur le Sport.

Dès les premiers kilomètres, les marcheurs ont dû faire preuve d’une grande solidarité. La cohésion dans le groupe s’est immédiatement ressentie. Dix marcheurs ont été privés de la vue. Problème d’équilibre, nécessité d’entraide et obligation de communiquer à l’extrême pour continuer à marcher sans tomber.

Aux côtés des équipes RTBF, les centres de revalidation sont venus accompagnés de patients. Mathieu, malvoyant, et Salvatore, handicapé moteur, impressionnent les marcheurs par leur ténacité.

La nuit est tombée, le premier relais s’organise. Alors que la météo avait été clémente jusqu’alors, la pluie s’invite sur le parcours. La difficulté s’intensifie et le moral des marcheurs est sacrément entaché par l’orage et la pluie incessante.

Premiers abandons : Julie Toussaint et Céline Dekock doivent quitter l’aventure.

La nuit se poursuit, le noir et la pluie persiste. Le peloton est calme. Plus personne ne parle. Interrogé sur le phénomène, Walid dit « C’est ça qui est magique dans cette marche. Même sans parler, on finit par s’encourager, et trouver de l’énergie chez les autres. »

50e kilomètre. Ordre médical. Kévin Jehasse du CTR doit abandonner.

Au petit matin : surprise ! Le T6 de Tarmac pointe son nez à la halte où les kinés et les podologues de l’HELB attendent les marcheurs, fatigués d’avoir marché toute la nuit. La musique réchauffe les cœurs, redonne de la force pour arpenter le 70e kilomètre. Surprise à nouveau : c’est l’heure du défi « surdité ». Un casque aux oreilles, Valérie, François, Eric, Anne-Sophie, Brigitte, Walid et Georges doivent communiquer par code gestuel. Un défi supplémentaire puisqu’après plus de 15 heures de marche, l’isolement impacte davantage le moral.

Nouvel abandon : épuisé, Gianni nous quittent.

Après avoir retrouvé Benjamin Deceuninck, qui suit les 100km de CAP48 sur La Une TV, les équipes quittent Neupré et reprennent péniblement le rythme. Les soins prennent de plus en plus de temps: les pieds sont remplis de cloches, les mollets pleins de nœuds.

Arrivée à Esneux où les équipes relais accueillent les marcheurs en haie d’honneur, criant et faisant la hola.

D’étranges véhicules sont garés à côté de la halte. Il s’agit des handbikes et freewheels, achetés par le centre de revalidation d’Esneux grâce à la marche de l’année précédente. Cinq marcheurs sont à nouveau mis au défi : parcourir les 10 prochains kilomètres à bord des handbikes. D’abord réjouis et enthousiasmés à l’idée de ne plus utiliser leurs jambes pour quelques kilomètres, Anne-Sophie, François et Georges déchantent rapidement : la manœuvre du handbike est compliquée et les pentes ardues de la région sont une réelle épreuve pour les bras endoloris. On entend François Heureux dire « ça ne va pas aller ! Je suis déjà tué. C’est une vraie torture, surtout après 24h de marche », le visage abattu et le souffle court. Georges Lauwerijs, lui, annonce clairement « Je ne sais plus qui je suis ?! Je suis Walid ? Ou François Heureux ? Non ! Je ne suis pas François Heureux, car lui, il est dans le même état que moi. Je n’arriverai pas à Média Rives comme ça ». On entend Anne-Sophie Bruyndonckx pousser des cris, car quelque part, elle n’a plus la force d’exprimer verbalement ce qu’elle ressent.

Et là, Mehdi, un para amputé de la jambe gauche, qui réalise les 100km de CAP48 pour la quatrième fois, arbore la montée à la force de ses bras, qui actionne sa chaise roulante. Il y arrive seul, et impressionne les marcheurs qui ont, eux, dû faire appel à leurs coéquipiers pour avancer

Encore quelques abandons : Camille Toussaint et Delphine Ysaye nous quitte alors qu’il ne reste que 20km, mais les 80 précédents ont été trop durs.

90 kilomètres. Une nouvelle halte. Le temps de reprendre des forces avant de franchir la dernière étape, mais surtout le temps de sécher les larmes de Mathilde, dont les nerfs sont mis à rude épreuve et craint de ne pas y arriver. Finalement, quelques heures plus tard, elle franchit, accompagnée par les 60 autres marcheurs, les portes des studios, dont les spots sont le signal de la libération : c’est fini, on y est parvenu, nous avons marché 100km, mais surtout, récolté plus de 100.000€ au profit de CAP sur le Sport.

Témoignages de marcheurs

François, La Première : « Quelle aventure humaine! Quel plaisir! Quels souvenirs ! Merci à tous, marcheurs, organisateurs, soigneurs de #100KMCAP48! Et surtout merci à vous , les donateurs. Vous avez explosé les compteurs! »

Brigitte, Musiq’3 : « 31 heures par monts et par vaux, pluie, vents, nuages et soleil, avec juste nos pas pour avancer. Incroyable de l’avoir fait… On oublie vite les quelques moments de flottement… On garde les belles rencontres, pour un objectif qui donne envie de se dépasser. »

Bénédicte, Pure : « Ce que j’aime dans les 100 km c’est l’esprit solidaire et collectif qui se dégage. C’est enfin prendre le temps : le temps de s’engager, de discuter, de rencontrer et d’échanger. Ca fait du bien d’être réunis entre collègues autour d’un beau projet qui nous tient tous à cœur. Pas de bling bling, juste l’entraide et la tolérance envers la transpiration de chacun. »

Olivier, VivaCité : « Ce fut une superbe expérience humaine avant tout! Quand on marche et que l’on va au bout de soi, on sait pourquoi et pour qui on le fait. Cela nous permet d’aller au-delà de nos limites aussi faibles qu’elles soit. »

Kévin, CTR : « Pour nous, Centre de Reva, voir les marcheurs, qui en plus de l’intérêt porté au projet, se prêter aux jeux de se mettre en situation d’handicap était le plus message qu’ils pouvaient nous faire passer »

Merci et bravo aux 957 donateurs, aux 109 marcheurs, aux 40 étudiants de l’HELB et leurs professeurs.
Merci à Wabu, à la Croix-Rouge et à l’équipe événementielle de CAP48,
Merci aux partenaires de l’événement : Proximus, Futuro et la Base Militaire de Florennes,
Merci aussi aux Lions Club pour leur soutien inattendu,
Merci également à Surdimobile, à la Ligue Braille et au CHU de Liège ; à Petzel, à tous les lieux de haltes pour leur accueil.




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